Mais qu'est-ce qu'un Sensitinéraire...

...me direz-vous?
Il s'agit d'un ouvrage d'art audio-tactile destiné aux personnes déficientes visuelles, qui leur offre de parcourir les monuments les plus emblématiques de notre patrimoine à partir de supports tactiles et auditifs.

   En gros, c'est un gros et beau bouquin, avec trente planches en papier gaufré, deux livrets et un cd. Les planches gaufrées sont lisibles du bout des doigts par les aveugles, le premier livret est consacré aux illustrations contrastées pour les malvoyants, le second sert aux accompagnants, avec des photos couleurs. Le cd permet une lecture autonome des images, notamment gaufrées, avec des centaines d'heures d'écoute! Un travail immense à un prix très abordable (une trentaine d'euros) grâce à de nombreux mécènes.

Je vous montre ici les photos du dernier Sensitinéraire (celui sur la Sainte chapelle est en fait une réédition) sur l'abbaye disparue de Cluny.

 

Les deux livrets et le cd

une page gaufrée

le même image, gaufrée ou contrastée

Lecture tactile

   Lors de cette après-midi, les personnes voyantes pouvaient participer à un stage de lecture tactile. Une expérience hors du commun, qui permet de découvrir l'utilité des livres tactiles et les codes de lecture d'une image en relief, en plaçant momentanément les "voyants" en position de malvoyants ou d'aveugles. Deux armes pour cela: des masques de sommeil, ou des lunettes dont les verres sont plus ou moins opacifiés.

   J'ai déjà testé la lecture tactile lors du lancement du précédent Sensitinéraire, sur l'abbaye de Cluny. Une expérience que je recommande à tous, même si pour moi le jeu était truqué puisque je connaissais déjà les images relief!
Cette fois-ci j'ai chaussé les lunettes, et j'ai ainsi pu vérifier l'efficacité du principe des images contrastées que j'ai réalisé pour cette édition. Ouf!

découverte de la lecture tactile grâce à Nadine Dutier

Quelques planches du livre ont été moulées en résine et sont présentées sur des pupitres

   En parallèle, le livre était présenté à des aveugles, sous la direction d'Hoëlle Corvest (Chargée de l’accessibilité pour le public déficient visuel à la Cité des Sciences et de l’Industrie) pour la lecture des planches.

Hoelle Corvest

Christian Bessigneul, mon "boss"

Catherine Bessigneul

visite de la Sainte Chapelle

  Hier, j'étais au lancement du Sensitinéraire sur la Sainte Chapelle, pour lequel j'ai travaillé l'année dernière.
Une après-midi très agréable, avec au menu: lecture tactile, petits fours et visite guidée de la Sainte Chapelle! 


La Sainte-Chapelle est construite par Saint Louis, au milieu du XIIIe siècle, au cœur du palais de la Cité, résidence du souverain et siège de son administration. 
La Sainte-Chapelle se compose de la chapelle basse (6 m de hauteur), destinée au personnel du palais, et de la chapelle haute (20 m sous plafond), chapelle royale où étaient conservées les reliques liées à la passion du Christ rachetées par Saint Louis à l’empereur de Constantinople.

La Sainte-Chapelle est ornée d’un ensemble unique de quinze verrières et d’une grande rose caractéristique du gothique flamboyant, qui forment de véritables murs de lumière.
Au milieu du XIXe siècle, la Sainte-Chapelle a bénéficié d’une restauration qui a autant restitué le gothique rayonnant d’origine que créé une vision idéale de l’architecture sacrée médiévale. En effet, seulement deux tiers des vitraux de la chapelle haute sont authentiques. Il sont été détruits sur deux mètres en bas pour y fixer des étagères à une période où la conservation de ces trésors n'était pas une priorité...

Personnellement, je n'ai pas pu m'empêcher de murmurer un stupide "whaouh" en rentrant dans la chapelle haute. Aucune de mes photos n'est réellement à la hauteur du lieu et de l'impression de sacré qui s'en dégage. Lumière et couleur.

Le décor de la chapelle basse. Il a fallu 24 ans  pour rénover la chapelle au 19ème

le plafond de la chapelle basse

La rosace, gothique flamboyant, elle aussi recréée ultérieurement, dépeint l'apocalypse.
Elle se démarque du reste des vitraux par des tonalités plus jaunes et vertes

Les douze apôtres reposent sur les douze piliers de la chapelle.
Ils soutiennent donc structurellement et spirituellement l'Église.

Le sol de la chapelle haute a été totalement réinventé au 19ème

Deux petits anges so cute, sur la porte de la chapelle haute. (Ils sont présents dans l'ouvrage)